Alors que le terme de « sous-traitance » est souvent connoté négativement car il est synonyme de perte de qualité, ce phénomène prend de l’ampleur dans le monde de l’entreprise. On peut citer des entreprises de livraison de colis ou encore des opérateurs téléphoniques qui font intervenir des entreprises extérieures.
Dans le même esprit « l’externalisation » prospère, que ce soient des sociétés qui font appels à des prestataires pour que soit fait le ménage dans leurs locaux ou encore des entreprises qui ont recours à la permanence téléphonique D’une ligne à l’autre. Le paysage économique se modifie à l’aune de ses nouveaux acteurs et de ses délégations de tâches qu’elles soient principales ou subsidiaires.
Aux yeux du grand public, l’externalisation et la sous-traitance concernent essentiellement les grandes entreprises. Pourtant, c’est faux. Il est vrai que ces modes d’organisation quand ils n’ont pas été choisis au départ de la création d’entreprise peuvent engendrer des coûts mais ils sont essentiellement moraux comme nous l’avons analysé dans un précédent article.
Nous voilà donc avec ces deux termes, qui semblent recouvrir des réalités différentes, et pourtant…
Lorsque je travaillais dans une entreprise dans bâtiment, nous avions recours à la sous-traitance sur les chantiers notamment pour faire les branchements électriques ou encore la plomberie. Notre entreprise était toujours maîtresse d’œuvre mais n’ayant aucun spécialiste de l’électricité dans nos rangs, il fallait, pour réaliser une prestation de qualité, que cette tâche soit dévolue à des personnes dont c’était le cœur de métier. C’est d’ailleurs tout le sens de la définition donnée par le site du Gouvernement, de la « sous-traitance ».
Selon Hubert Tondeur, l’externalisation est un mode d’organisation que choisit une entreprise : « Il y a externalisation lorsqu’une firme décide de ne plus réaliser une activité de soutien ou une partie du processus de production en interne mais de la confier à un prestataire externe. L’externalisation donne lieu au transfert des personnels et / ou des actifs concernés par ces activités ». Lorsque j’ai lu cet article, j’ai été plus décontenancée que jamais. L’auteur, ici, semble confondre, ce que j’ai identifié de par mon parcours, comme de la « sous-traitance » avec l’externalisation.
Il ajoute que ce qui différencie la sous-traitance de l’externalisation est le fait, dans le cas l’externalisation « de sortir de l’entreprise une activité ou une fonction qui était réalisée en interne et que l’entreprise souhaite confier à un tiers externe prestataire. Alors que la sous-traitance consiste à confier tout ou partie d’un processus ou d’une production qui jusqu’alors n’était pas réalisé en interne ».
La différence entre ces deux processus réside, pour Tondeur, dans ce que l’activité fût autrefois, ou non, réalisée au sein de l’entreprise avant de ne plus l’être.
Le doute ne cesse pas à la lecture de Wikipédia qui semble même confondre les deux mots. L’externalisation est un outil stratégique qui se traduit par la restructuration d’une entreprise au sein de sa sphère d’activité, elle consiste en la sous-traitance d’activités non productrices de revenus donc jugées non essentielles et non stratégiques.
Qui peut donc dire ce que recouvrent ces termes. En ce qui me concerne, je ne crois que ce que je vois et après avoir entendu parler des livreurs de repas ou de colis sous le statut d’auto-entreprise ou pas, après avoir eu connaissance de ces pratiques des centres d’appels qui auraient recours à des télésecrétaires indépendantes pour accomplir ce qui fait leur essence, j’opte pour les définitions suivantes : la sous-traitance est le fait de confier à un prestataire extérieur l’accomplissement de tâches qui font la raison d’être de l’entreprise ou le fait de confier à ce même prestataire l’accomplissement de missions dont l’entreprise n’est pas spécialiste. Tandis que l’externalisation consiste en la délégation de tâches subsidiaires mais nécessaires au développement de l’entreprise, comme c’est le cas pour le standard téléphonique, l’administratif ou la comptabilité.
Selon moi, et c’est le mode d’entreprise que l’on défend chez D’une ligne à l’autre, la sous-traitance vise à faire faire tout ou partie des activités principales d’une entreprise, soit pour un besoin ponctuel soit par manque de spécialité ; alors que l’externalisation concerne uniquement les tâches qui ne sont pas considérer comme activités principales de l’entreprise donneuse d’ordre, ce qui lui permet de concentrer ses forces sur ce qu’elle sait faire le mieux donc de gagner en productivité.
🧚🏾♀️Féériquement vôtre 🧙🏾♀️
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