La productivité est le thème favori du développement personnel, on dit d’elle qu’elle permet de mieux travailler.
D’ailleurs D’une ligne à l’Autre vient d’un constat fait au cours de mon expérience de salariée : il n’est pas possible d’être efficace en faisant plusieurs choses en même temps. La secrétaire se doit d’être polyvalente, elle répond au téléphone, accueille les client(e)s sur place, se charge de la partie administrative, fait le lien entre les différents services ou encore procède à l’organisation interne de l’entreprise… Problème, le téléphone ne prévient pas avant de sonner et se contente de vous déconcentrer dans les tâches que vous accomplissez. Une fois détournée de votre tâche, la durée de reconcentration épuise le temps que vous auriez pu passer à faire ce que vous faisiez, dans les faits, vous avez perdu du temps. Pour peu que l’appel ne fût pas important, pas concluant, voir contrariant… On passe à côté du fameux objectif de productivité qu’on vise en se levant chaque jour.
Livres, vidéos, coaches, expert(e)s, outils divers et variés : la productivité est liée à l’idée d’efficacité. Elle ambitionne de défier le temps qui court, par un perfectionnement de soi et de sa méthode de travail.
Qu’est-ce que nous dit l’obsession de la productivité ?
Au départ, la productivité concerne avant tout un système, un système de production, celui dans lequel nous vivons, le système capitaliste. Il s’agit de produire plus dans un temps limité, autrement dit, d’optimiser les moyens de production grâce à l’évolution de la technique. Ce glissement de la productivité des outils de production vers la productivité des personnes travaillant ramène le corps au rang de machine au service d’objectifs.
Bien que l’idée de productivité sur le plan personnel implique souvent la priorisation et la suppression de certaines tâches afin de se consacrer à ce qui participe réellement de l’accomplissement de ces objectifs.
L’envers de la productivité
La notion de productivité étant une théorie, elle se heurte à la réalité. Quand Matthieu Desroches dit d’elle qu’elle est une science, il pointe alors le nécessaire apprentissage par lequel il faut passer pour la conquérir. Qui dit apprentissage, dit aussi, échecs, découragements, rebondissements, acquisition d’une discipline, déprogrammation des mauvaises habitudes mais surtout franchissement des différentes barrières mentales qui sont enracinées… Tout un temps durant lequel nous ne sommes pas productifs et pendant lequel on peut douter de la réelle conquête de cet objectif. Tout cela fait de productivité en elle-même, un objectif à atteindre.
Sans compter que la fameuse productivité n’ait qu’une durée limitée, elle amène plusieurs questionnements :
Peut-on réellement prioriser ? Quand on se lance dans l’entrepreneuriat, doit-on faire du réseautage, poster sur les réseaux sociaux, faire de la publicité payante, entretenir une newsletter, faire de l’inbound ou de l’outbound ? Comment prioriser quand on ne sait pas ce qui donnera le plus de résultat ? Comment savoir que l’on est productif quand les fruits de nos actions ne sont pas présents ?
Il faut optimiser son temps, être « focus », prioriser ce qui permet d’atteindre l’Objectif mais comment le faire, sans s’épuiser, sans subir le stress ? Et que faire de nos spécificités naturelles ?
Que faire sans la productivité ?
La discipline que requiert la productivité semble un mal nécessaire, la condition à laquelle le travail fournit est susceptible d’aboutir. Autrement, nous serions susceptibles de procrastiner, de passer beaucoup de temps sur des détails sans importance pour les plus atteints par la maladie du perfectionnisme. Dans une vidéo, Yomi Denzel dit quelque chose de très intéressant concernant la planification scrupuleuse de son temps de travail. Il a le sentiment qu’elle lui donne plus de liberté car il n’a pas à tergiverser en ce qui concerne la prise de décision : Que faire ? Que faire après ? Que faire en premier ? La contrainte de la productivité qui passe l’organisation scrupuleuse de son temps de travail semble alors devenir moyen de la liberté. Paradoxal ?
Alors dites-moi, selon vous : la productivité, mythe ou réalité ?
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