Il y a un peu plus d’un mois, Apple a sorti son énième Iphone, l’occasion d’une nouvelle idée pour moi : vous parler du premier téléphone réellement mobile, celui grâce auquel nous en sommes là, aujourd’hui.

Source : The Gadget Show, « The ‘Brickphone’： The Greatest Gadget Of All Time ».

Avec cette citation de Guy Kawasaki, on se rend compte de deux choses : les années 70, c’était il n’y a pas si longtemps et pourtant, du chemin a été fait ! Est-ce que vous vous souvenez du vous de cette époque ?

La deuxième chose dont on se rend compte et l’auteur l’explique bien : les marchés sont rarement acquis aux innovations, ils n’y pensent même que très rarement.

Le téléphone, vous voyez ce que c’est, j’espère ?

Ce petit appareil, aujourd’hui très sophistiqué, encore plus qu’à ses débuts. Nous l’utilisons pour tout (téléphoner, envoyer des mails, consulter les réseaux sociaux…), et je ne crois pas me tromper si je dis que nous serions bien perdu(e)s sans lui. La seule condition, avoir une bonne couverture réseau, et cette toute petite chose nous donne accès au monde.

Avant le téléphone intelligent dont l’emblème reste l’Iphone, il existait le téléphone mobile basique, celui avec lequel on passait de simples appels. On pouvait aussi en recevoir, enregistrer des numéros dans un répertoire ou encore échanger des messages, mais c’était tout.

Je me souviens de mon Sony Erikson avec ses capacités de stockage très limitées, je devais même supprimer certaines conversations pour avoir plus de places… À cette époque, il fallait appuyer plusieurs fois sur la même touche pour obtenir une seule lettre et payer des cartes, les « unités » pour n’avoir qu’une communication limitée.

Mais, comment en est-on arrivé là ? 

Le premier téléphone réellement portable nous vient de Motorala avec le prototype Dynatac (Dynamic Adaptative Total Area Coverage) 8000. Avant lui, les téléphones étaient dans les voitures ou reliés à des valises, leur autonomie n’était que relative.

C’est officiellement à Martin Cooper que l’on doit cette invention mais évidemment, comme pour le premier téléphone de tous les temps, il n’était pas le seul à y avoir pensé.

Dans la course au téléphone réellement mobile, il y a deux concurrents : un qui détient l’héritage du téléphone fixe, nommé AT&T, une entreprise autrefois publique, qui si elle arrive à déployer sa technologie à temps, détiendra un monopole.

Dans un pays comme les Etats-Unis, les monopoles paraissent invraisemblables, et cette invraisemblance motive Marty, autrement Martin Cooper à lancer Motorola dans la course, quitte à miser tout leur budget, au point que si le projet échouait, Motorola aurait fermé boutique.

Martin Cooper se demanda :

💭Pourquoi ? 🤔

Puisque les êtres humains sont mobiles, donc libres, pourquoi leurs objets n’épouseraient-ils pas cette liberté ?

Motorala, ce n’est pas n’importe qui et surtout, cette innovation, le téléphone réellement mobile ne sort pas de nulle part, elle est le fruit d’années de progression, d’évolution à petits pas.

Depuis des décennies, il existe une technologie : la radiocommunication, elle a été développée dans les années 40 et dès 1947, le laboratoire de recherche « Bells Lab », qui sera à l’origine du premier réseau cellulaire aux États-Unis, travaillait sur cette idée d’un téléphone mobile. Sans jamais y arriver.

Plus que les idées, ce sont les exécutions qui comptent et Motorola le sait bien. Leur concurrent tente mais échoue, eux ont leur expérience dans le talkie-walkie ou encore les radios portables pour le département de la police de Chicago, ils se sentent de mieux faire. C’est à coût de millions de dollars et inspiré par un pressentiment que Martin Cooper et ses équipes réussiront leur pari.

Après une conférence de presse le 3 avril 1973, le premier appel téléphonique depuis un téléphone complètement mobile et portable en main, sera passé.

Celui qui aura l’honneur de le recevoir est Joël Engel pour la concurrence chez AT&T et il entendra ceci :

Source : Bloomberg Quicktake Originals, « The First Cell Phone Call Was an Epic Troll ».

Avec le dépôt de brevet du 17 octobre 1973, l’administration entérine la victoire de Marty et la défaite de Joël qui a travaillé à donner à la téléphonie de la liberté, pendant toutes ses années.

Dans le conte de son histoire, Cooper dira de cet appareil de près d’un kilo et de 40 centimètres de long, qu’il est inspiré du communicateur du Capitaine Kirk dans la série Star Trek.

Cet appareil ne pouvait être utilisé qu’une heure, demandait jusqu’à 10 heures de chargement et était essentiellement destinés aux entrepreneurs et entrepreneuses. Son prix exorbitant avoisinait les 10 000 dollars d’aujourd’hui et de sa technologie primaire, la 1G le rendait novateur pour l’époque.

Mais qui voudrait se passer de la 4G…

La commercialisation de la « brique » ne se fera que 10 années plus tard, avec une aide pour le moins inattendue !

Un téléphone mobile sans réseau, ça ne vaut pas grand-chose.

Et le détenteur du réseau qui permet la commercialisation du Dynatac n’est autre que l’entreprise AT&T.

Cette histoire nous apprend plusieurs leçons : la première étant que les innovateurs officiels ne sont pas les premiers à y avoir pensé ; la deuxième : l’ego est un vice ; la dernière étant la plus drôle, puisque même après avoir tenté d’humilier sa concurrence, il s’avère que Marty a bien besoin d’elle.

Quoi qu’il soit, Martin Cooper avait comme il aime le dire, bien pressenti le marché. Ce produit tout droit sorti du futur fera l’objet d’une appropriation massive, malgré les coûts. C’était sans compter sur la pop culture qui achève de créer l’engouement autour de cet appareil, qui à mesure qu’il demeure inaccessible, devient de plus en plus désirable. Ceux qui pouvaient se permettre de dépenser de telles sommes, devaient faire face à des listes d’attentes d’environ 6 mois, dans les années 85, simplement pour avoir ce téléphone.

Mais surtout, sans celui qui est nommé le « grand-père » des téléphones, les petits objets sur notre bureau ne serait, tout simplement, pas.

🧚🏾‍♀️Féériquement vôtre 🧙🏾‍♀️