Les arnaques par téléphone sont un sujet brûlant, il ne se passe pas une semaine sans que l’on reçoive un appel indésirable dont l’objectif n’est pas simplement publicitaire mais parfois malveillant. En plus de nuire clairement aux nouvelles entreprises qui souhaitent s’installer sur le marché en procédant à du démarchage téléphonique, ces appels agacent.
Ils sont d’autant plus agaçants quand on répond au téléphone soi-même et qu’on suppose à un appel client, qui finalement n’est pas. Je pourrais directement inclure une proposition commerciale, étant donné que la permanence téléphonique sert aussi à filtrer les appels indésirables mais nous allons plutôt nous concentrer sur ce phénomène, son ampleur et ses conséquences.
Arnaques par téléphone : de quoi parle-t-on ?
Commençons par définir le démarchage téléphonique abusif qui constitue le biais principal par lequel ces arnaques sur téléphone fixe et mobile ont lieu. Le démarchage téléphonique abusif est le fait pour les consommateurs de recevoir des appels téléphoniques commerciaux non sollicités. À ne pas confondre avec le harcèlement téléphonique (appel purement malveillant constitutif d’un délit) et le spam vocal ou par sms (incitation à contacter un numéro surtaxé).
Arnaques par téléphone : comment les éviter ?
Les autorités ont pris conscience de l’ampleur du phénomène et ont mis en place un dispositif légal visant à lutter contre ces appels polluants le quotidien des consommateurs. Les personnes victimes de ces appels abusifs sont invitées à s’inscrire sur une liste d’opposition appelée Bloctel , que les entreprises démarchant les particuliers doivent consulter pour éviter de contrevenir à la volonté des personnes appelées. La Cnil quant à elle prévoit la possibilité de signaler le numéro à l’origine du spam. Quant au site de La poste, il conseille de contacter le 33700, une plateforme mise en place par les opérateurs téléphoniques afin d’y reporter les arnaques. Le premier reflex doit, cependant, être celui de vérifier la provenance du numéro sur internet.
La problématique à laquelle les petites entreprises émergentes sont confrontées est directement en lien avec ces abus. J’ai pu avoir contact avec des professionnel(le)s sur la défensive du fait de ce type d’expériences passées.
D’autres opérateurs téléphoniques comme Orange ont opté pour une solution de veille grâce à un algorithme qui leur permet de détecter les numéros de téléphone ayant un comportement anormal. Selon les confidences de la responsable de l’application Orange téléphone, un numéro qui passe plus de 10 000 appels par jour éveille les soupçons et peut faire l’objet d’un blocage de son activité téléphonique.
Il est à noter que ce sont les téléphones fixes qui souffrent le plus de cette tendance nuisible. 60% des appels sur le fixe serait en lien avec le démarchage téléphonique abusif. Quand on sait qu’ils sont de moins en moins utilisés, on peut se questionner sur l’avenir de cet outil.
Les téléphones mobiles ne sont quant à eux pas épargnés, avec un nombre d’appels frauduleux de plus en plus élevé : 8 par mois en 2020, 11 en 2021 et 13 pour l’année 2022.
Arnaque par téléphone : quelles sont les sanctions ?
L’entité professionnelle qui pratique le démarchage téléphonique est dans l’obligation d’annoncer son identité et l’objectif commercial de son appel, en plus de vérifier la présence du consommateur sur la liste bloctel ou non. Contrevenir à ces obligations revient à s’exposer à une amende d’un montant pouvant aller jusqu’à 15 000€. Ne pas afficher le numéro est aussi un motif de sanction pécuniaire d’un maximum de 375 000€.
De plus, depuis le 1er janvier 2023, les plateformes de démarchage commercial ne peuvent avoir recours au numéro 06 et 07 associés au numéro de téléphone portable et donc à des personnes, dans les esprits des consommateurs.
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